UN AN APRÈS L’ATTAQUE CONTRE LE CONSEIL DE LA COMMUNAUTÉ JUIVE – ET LES CHOSES N’ONT FAIT QU’EMPIRER

UN AN APRÈS L’ATTAQUE CONTRE LE CONSEIL DE LA COMMUNAUTÉ JUIVE – ET LES CHOSES N’ONT FAIT QU’EMPIRER

27 novembre 2024

Montréal, QC – Aujourd’hui marque le premier anniversaire de l’attaque où un cocktail Molotov a été lancé à travers la fenêtre du Conseil de la Communauté Juive (CCJ) de Montréal, un acte abominable de violence antisémite. Un an plus tard, au lieu de voir des progrès, nous assistons à une terrifiante escalade de haine contre la communauté juive, culminant dans des événements révoltants au cours de la dernière semaine.

Lors du sommet de l’OTAN tenu à Montréal, des manifestants antisémites ont envahi les rues, brandissant des pancartes remplies de vitriol et s’en prenant à la communauté juive avec une rhétorique haineuse. Ce qui aurait dû être un rassemblement axé sur la paix et la sécurité mondiales est devenu une scène d’intolérance ouverte, nous rappelant à quel point l’antisémitisme peut s’immiscer dans les espaces publics les plus visibles.

Encore plus choquant, un franchisé exploitant un café Second Cup à l’Hôpital général juif, un lieu censé incarner la guérison et l’unité, a été filmé en train de faire un salut nazi et de parler de la « Solution finale ». Cet acte ignoble de haine n’est pas seulement une insulte aux survivants de l’Holocauste et à leurs descendants, mais aussi une attaque directe contre toute la communauté juive. Bien que Second Cup ait rapidement mis fin à sa relation avec cet individu, le simple fait qu’un tel comportement ait pu se produire est un rappel glaçant de la nature omniprésente de l’antisémitisme dans notre ville.

Comment en sommes-nous arrivés là ? Comment, en 2024, les Juifs de Montréal — et à travers le Canada — font-ils face à une haine, une intimidation et une violence ouvertes ? La réponse est claire : la haine a été encouragée par un manque de leadership, une absence de reddition de comptes et la dangereuse normalisation de l’antisémitisme dans notre société.

À nos dirigeants politiques et institutions, la communauté juive demande : qu’est-ce qu’il vous faudra pour agir ?
Nous exigeons :
1. Un financement accru pour la sécurité des institutions juives, y compris les synagogues, écoles et centres communautaires.
2. L’application rigoureuse des lois sur les crimes haineux, avec des arrestations et des poursuites — et pas seulement des communiqués de presse stériles.
3. Le retrait immédiat des individus antisémites de positions d’influence ou d’autorité, incluant ceux qui propagent une rhétorique haineuse en public ou en privé. Cela inclut également l’obligation pour les entreprises, institutions et organisations de prendre des mesures rapides et décisives contre les comportements antisémites de leurs membres ou affiliés. La reddition de comptes doit être la norme, pas l’exception.

Il ne s’agit pas seulement d’un enjeu juif — c’est un enjeu canadien. Lorsque la haine contre une communauté est tolérée, c’est toute la société qui est menacée. Montréal est une ville bâtie sur la diversité et l’inclusion, mais elle se trouve aujourd’hui à un carrefour : serons-nous un phare d’unité ou laisserons-nous la haine nous définir ?

Nous sommes reconnaissants envers les organisations et individus qui se tiennent à nos côtés dans la solidarité, mais nous devons faire davantage. Les mots ne suffisent plus. Il est temps d’agir.

À nos concitoyens : soyez aux côtés de vos voisins juifs. Dénoncez la haine. Demandez à vos élus de protéger toutes les communautés contre la violence et la bigoterie. Ensemble, nous pouvons nous assurer que les horreurs du passé ne se répéteront jamais.

Il y a un an, les flammes ont traversé nos fenêtres. Aujourd’hui, ces flammes menacent d’engloutir notre ville entière. Il est temps de les éteindre — non pas avec des mots, mais avec des actions.

Rabbin Saul Emanuel
Directeur exécutif
Conseil de la Communauté Juive de Montréal

 

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Pour des renseignements complémentaires, veuillez appeler au 514-739-6363 (poste 1218) – kalman@jccmontreal.org